Dans 3 jours sera commémoré l'armistice de 1918. Quatre-vingt quatorze ans après la fin de la Grande guerre et deux ans la publication des dernières lettres des 3 frères poilus, la souffrance et l'héroïsme de ces soldats continue de susciter de l'intêrêt et à soulever bien des questions comme en témoignent les presque 10000 visiteurs de ce modeste blog. Merci à eux, tant me serait insupportable l'oubli de ces jeunes (parfois trés jeunes) gens.
Moi-même, qui me suit contenté de retranscrire ces quelques 200 lettres en y insérant quelques illustrations, je suis écartelé entre l'admiration que je voue à tous ces héros ordinaires, l'intime conviction que leur sacrifice n'a pas été inutile, et ma conception plutôt pacifique de la marche du monde ; Ne suis-je pas tenté, en 2012, de reprendre à mon compte les quelques lignes de mon cher Brassens :
" Jugeant qu'il n'y pas péril en la demeure, allons dans l'autre monde en flanant en chemin
Car à forcer l'allure, il arrive qu'on meure pour des idées n'ayant plus cours le lendemain
Et s'il est une chose amère, désolante, en rendant l'âme à Dieu, c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idées
Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente..."
Les jeunes soldats, en rendant l'âme, ont-ils eu le sentiment de se tromper d'idées ? Le plus jeune des 3 frères, qui s'est vu mourir à petit feu sur le champ de bataille de Verdun dans la fleur de l'âge, aurait certes eu le temps de nous le dire, Mais aurait-il eu seulement le même avis quarante ans plus tard, s'il avait survécu, en observant la naissance du couple franco-allemand ? Nuance, tout est dans la nuance... Y a t'il en vérité...une Vérité ?
Thiaumont